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Trouvez l'erreur (pour ou contre)

Le missionnaire qui travaille au loin doit apprendre langue et coutumes des personnes à atteindre. Cela est devenu une obligation que personne ne contestera. De plus, Dieu s'en réjouit.

Lorsque le pasteur ou l'évangéliste fait de même pour rejoindre ses voisins, il est dit de lui qu'il adapte l'Évangile, qu'il le dilue, qu'il cherche à plaire plus qu'à annoncer. Dieu ne peut donc pas s'en réjouir.

Une uestion demeure : « comment peut-on communiquer de manière efficace sans tenir compte des besoins et des sensibilités, des particularités linguistiques et des préférences culturelles des personnes auxquelles nous nous adressons ? »1 Lorsque nous communiquons, nous le faisons aussi pour Dieu. Nous parlons en son nom.

Nous ne voulons plaire ni à nous-même, ni aux autres, mais à Dieu. Et plaire à Dieu, c'est communiquer de manière efficace sa bonne nouvelle, que l'on soit pasteur ou missionnaire. Cela devrait être la préoccupation des églises émergées (ou existantes) et émergentes.

1 Miroslav Volf, "Dancing for God : Challenges Facing Theological Education Today", ERT 29, 3, 2005, p207, qui traite de tout autre chose que de l'église émergente.

Commentaires

  • C'est dans son livre 'Foolishness to the Greeks' (il me semble) que Lesslie Newbigin explore cette question. Il y conteste la notion implicite que l'évangile est quelque chose de 'supra-culturelle' qu'il s'agirait de 'diluer' pour le traduire dans une culture donnée. Il nous rend à l'évidence que Dieu a pris des siècles pour préparer la culture d'Israël pour pouvoir y incarner pas seulement son fils, mais son message. L'évangile ne peut s'incarner qu'à travers une langue et donc une culture.

    La paradoxe est que nous devons d'abord apprendre la culture 'cible' pour pouvoir - tant bien que mal - communiquer l'évangile que nous avons appris dans notre propre langue et culture. Ce n'est que quand la personne en face a été saisie par l'évangile que son message le conduira à remettre en question certains aspects de cette culture qui est la sienne. Et surement aussi que ça culture le conduira à comprendre l'évangile d'une autre manière que nous.

    Bien sûr qu'on ne peut pas faire ce travail d'apprentissage de la culture d'un autre et de transformation de l'évangile sans obligatoirement être conduit à une remise en question de certains aspects de sa propre culture et AUSSI de sa compréhension de l'évangile.

    Mais étant donné que la remise en question est supposé être parent du doute, et que le doute n'a pas bonne presse chez les évangéliques...

  • Ce travail sur le multiculturalisme est important et utile, entre chrétiens de diverses traditions culturelles nous avons souvent beaucoup de mal à nous comprendre..

    Apprendre la culture de l'autre consiste à se dé-centrer de son propre modèle, les segments chrétiens (terme de sociologues) sont souvent très "homogènes" dans la pensée, les coutumes et les croyances,
    - et cela se décline aussi bien par culture (nord américaine, anglaise, allemande, française, italienne, irakienne, sud américaine, chinoise, ivoirienne, congolaise)
    - que par dénomination (pentecotiste,baptiste, libriste,lutherien,réformé,darbyste)
    - que par orientation théologique (fondamentaliste, conservateur,centriste,moderniste)

    Le tout sur un axe de croyance qui, pour privilégier la cohérence privilégie soit :

    - Soit la "transmission" la fidélité aux "valeurs et mode de pensées reçues une fois pour toutes".. C'est à dire dans la couche culturelle la plus récente des valeurs du 19eme siècle, nés dans un temps de faiblesse théologique de l'Eglise..

    La théologie du 19eme siècle est essentiellement sentimentale et moralisante, centrée sur la "direction de conscience" et il est difficile d'en sortir, Schleiermacher a proposé dans ce cadre une pensée différente plus centrée sur "l'appartenance par l'émotion religieuse"



    - la "communion" c'est à dire l'adhésion , la communauté, le projet, l'avenir, le devenir et les nouveaux défis.. L'évangélisation n'est elle pas la "nouvelle frontière ?"

    L'expérience, comme le disait Erasme quand il s'insurgeait contre la théologie spéculative de son temps "Qu'est ce donc que le bonheur des saints", le 16ème siècle en tant que siècle d'émergence du sujet ouvre des nouvelles possibilités autour de deux valeurs essentielles :
    - le Libre Arbitre, dans cette théologie ce n'est qu'à cause de sa liberté que l'homme a de la valeur aux yeux de Dieu.. (de sa capacité de vouloir le meilleur comme le pire)
    - C'est dans cette liberté, de l'endroit ou il est que Dieu se manifeste, en Jésus Christ , les conceptions chrétiennes disent que Dieu est venu chercher l'homme "ou il était" sous forme d'homme..

    Le Christ (Dieu) ne s'est pas manifesté sous forme d'un super-prédicateur prêchant l'American Way of Life, cette conception du christianisme est "incarnationnelle".. Mais sous la forme d'un charpentier, ou d'un rabbin avec ses compagnons.. Ce qui permet de trouver de nouvelles solutions (entrer en contact avec les romains par exemple, les accepter , accepter la discussion avec eux et de leut faire du bien).

    Liberté, choix, bons et mauvais, mais aussi responsabilité

    Ce qui revient à dire que la frontière pourrait être "intérieure", les romains, les grecs ?

    L'application faite sans hésitation d'inclure le centurion Cornelius (Actes 10-11), la décision ferme prise par l'Apotre Pierre (qui a ses hauts et ses bas et n'apparait jamais comme "radicalement autoritaire") et son acharnement montre déjà qu'à l'époque il n'était pas évident d'admettre que les romains aient part au Royaume de Dieu..

    Comment appréhender nos "grecs et nos romains" ?

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