Non à la mondanité spirituelle dans l'église... (26/01/2014)

Le pape François jette un regard critique sur l'Eglise catholique. Bien qu'il ne parle pas du tout des chrétiens évangéliques, se pourrait-il que nous pourrions nous y reconnaître?

 

"La mondanité spirituelle, qui se cache derrière des apparences de religiosité et même d’amour de l’Église, consiste à rechercher, au lieu de la gloire du Seigneur, la gloire humaine et le bien-être personnel.

C’est ce que le Seigneur reprochait aux pharisiens : « Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez la gloire les uns des autres, et ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique ? » (Jn 5, 44).

Il s’agit d’une manière subtile de rechercher « ses propres intérêts, non ceux de Jésus-Christ » (Ph 2, 21).

Elle prend de nombreuses formes, suivant le type de personne et la circonstance dans laquelle elle s’insinue.

Du moment qu’elle est liée à la recherche de l’apparence, elle ne s’accompagne pas toujours de péchés publics, et, extérieurement, tout semble correct.

Mais si elle envahissait l’Église, « elle serait infiniment plus désastreuse qu’une quelconque autre mondanité simplement morale »."

"94. Cette mondanité peut s’alimenter spécialement de deux manières profondément liées entre elles.

L’une est l’attrait du gnosticisme, une foi renfermée dans le subjectivisme, où seule compte une expérience déterminée ou une série de raisonnements et de connaissances que l’on considère comme pouvant réconforter et éclairer, mais où le sujet reste en définitive fermé dans l’immanence de sa propre raison ou de ses sentiments.

L’autre est le néo-pélagianisme autoréférentiel et prométhéen de ceux qui, en définitive, font confiance uniquement à leurs propres forces et se sentent supérieurs aux autres parce qu’ils observent des normes déterminées ou parce qu’ils sont inébranlablement fidèles à un certain style catholique justement propre au passé.

C’est une présumée sécurité doctrinale ou disciplinaire qui donne lieu à un élitisme narcissique et autoritaire, où, au lieu d’évangéliser, on analyse et classifie les autres, et, au lieu de faciliter l’accès à la grâce, les énergies s’usent dans le contrôle.

Dans les deux cas, ni Jésus-Christ, ni les autres n’intéressent vraiment. Ce sont les manifestations d’un immanentisme anthropocentrique.

Il n’est pas possible d’imaginer que de ces formes réductrices de christianisme, puisse surgir un authentique dynamisme évangélisateur."

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